“Défunte lune de miel. Voilà le programme de ce morceau signé Paupière, trio québécois qui s’apprête à publier son premier album. Le morceau est livré avec un clip réalisé par Christine Grosjean, dont les images mettent en scène les trois musiciens à travers une sorte de road trip un peu halluciné, du genre aussi excitant qu’excité. Et ça tombe bien, le morceau est comme ça aussi.
Le premier album de Paupière s’appelle A jamais privé de réponse. Il sortira le 13 octobre sur le label français Entreprise, pépinière déjà à l’origine de Fishbach, Grand Blanc, Bagarre… Bref, beaucoup de projets cool.” Les Inrocks
Dans « Paupière », il y a « peau » et « pierre », soit l’organique et le minéral, la sensibilité et la dureté. C’est cette singulière alliance que le jeune trio montréalais, composé de Julia Daigle, Eliane Préfontaine et Pierre-Luc Begin, développe sur leur passionnant premier album « À jamais privé de réponses », après un EP sorti en 2016.
Chantées à trois voix, ces douze chansons de pop synthétique contiennent ce même genre de césures, coupures d’un mot en plusieurs parties, multipliant ainsi les possibilités d’interprétation.
Ces petits exercices polysémiques et poétiques, probablement en raison de leurs origines québécoises, font tout le sel et l’originalité des paroles du trio. Sur Rex – premier single et carton radio au Canada – la langueur du chant en français alliée à des rythmes digitaux fait merveille, créant un genre sans équivalent chez nous. La sensualité souterraine de Paupière et le triangle glamour et flamboyant qu’ils forment sur scène les rapprochent ainsi d’autres montréalais mariant ambiguïté
queer et dance-music, comme Bernardino Femminielli, Jef Barbara ou Peter Peter.
Car dans « Paupière », il y a aussi le mot « pop » comme dans Pop music. Leur écriture à fleur de peau se met au service de la mélodie : la mélodie et sa répétition, la mélodie et sa remémoration. Les chansons de Paupière sont remplies de ces petites ritournelles acidulées qui tournent et s’ancrent dans les mémoires.